- PACIFIQUE (RÉGION)
- PACIFIQUE (RÉGION)La région pacifique désigne l’une des deux façades océaniques de l’Amérique du Nord. Au Canada, elle correspond à la Colombie britannique. On ne traitera ici que des États-Unis, où elle s’étend sur plus de 2 000 km en une frange étroite soumise à l’influence du Pacifique voisin. Subdivision administrative officielle du territoire américain du Pacifique, cette région comprend les États de Washington, de l’Oregon et de la Californie, auxquels ont été rattachés en 1959 le nouvel État d’Alaska et en 1960 celui de Hawaii. Les trois États traditionnels du Pacifique couvrent 840 000 km2 et étaient peuplés, au recensement de 1990, de 37,5 millions d’habitants. Au-delà des solitudes montagneuses du Centre-Ouest (Rocheuses et grands plateaux intérieurs de la Columbia et du Colorado), cette terre du Pacifique est en plein essor (accroissement de population de 70 p. 100 entre 1950 et 1970, de 23 p. 100 entre 1970 et 1980 et encore 23 p. 100 entre 1980 et 1990). Elle le doit au développement des relations transocéaniques, surtout depuis la Seconde Guerre mondiale qui a accru l’intérêt des États-Unis pour ce secteur du globe où prospère le Japon et où monte la puissance chinoise. Quant aux pays anglo-saxons (l’Australie en particulier), naguère étroitement liés au Royaume-Uni, ils regardent maintenant plus volontiers vers le continent nord-américain, notamment en ce qui concerne leurs importations, ce qui a favorisé l’expansion de cette région. Enfin, l’entrée de l’Alaska et de Hawaii dans l’Union a également accru le trafic des ports côtiers.Les conditions physiquesLe reliefLes reliefs se présentent comme une zone de barrières auxquelles succèdent les plateaux de la Columbia au nord et le Grand Bassin au sud. Les premiers, entre 1 000 et 2 000 m d’altitude, forment le piédestal des chaînes qui les encadrent; ils sont recouverts par une épaisseur considérable de laves surtout basaltiques, qu’entaillent les rivières (cañon de la Snake, profond de 1 800 m); au sud, les Blue Mountains (3 300 m), les monts Steens et Santa Rosa Range, qui sont parallèles sud-ouest - nord-est, les coupent du Grand Bassin. Ce dernier occupe 10 p. 100 de la surface des États-Unis, il touche à l’est le plateau du Colorado, au nord celui de la Columbia, s’adosse à l’ouest à la sierra Nevada, et au sud se termine dans le désert Mohave: endoréique ou même complètement privé de drainage, le bassin possède le climat le plus sec des États-Unis; il est accidenté de chaînes, principalement dans le Nord et le Centre, lignes montagneuses rectilignes, dominées de crêtes dentelées, et dont les roches sont de couleurs vives admirables.La barrière occidentale est constituée par plusieurs chaînes allongées parallèlement à la côte et délimitant une série de compartiments de montagnes et de bassins alternés. Deux traits les caractérisent: l’abaissement progressif des chaînes montagneuses de l’intérieur vers la côte et leur jeunesse de plus en plus grande, à tel point que les cordillères côtières (Coast Ranges) sont encore en cours d’évolution, comme en témoignent les tremblements de terre (celui de San Francisco en 1906 détruisit une partie de la ville; le plus récent a été enregistré à Los Angeles en 1971) et le fait que les sondes des pétroliers qui forent au large de la côte sont tordues par les mouvements du sol. La région la plus élevée se trouve dans la sierra Nevada, au sud-ouest, où le mont Whitney dépasse 4 400 m: c’est le plus haut sommet des États-Unis, en dehors de l’Alaska.La sierra Nevada forme une masse de près de 700 km de long; c’est un bloc de roches résistantes, constitué pour les trois quarts par le plus gros batholithe granitique connu, qui date de la fin du Jurassique; on peut admirer les formes spectaculaires qu’il prend dans le parc national de Yosemite. Au nord de la chaîne, des roches métamorphisées, plissées, esquissent un relief appalachien et renferment le plus riche champ aurifère de Californie: le Gold Belt. Enfin, des roches volcaniques de la fin du Tertiaire apparaissent localement. La pente est plus rapide vers l’est, où se trouvent la crête et la ligne de partage des eaux : ce versant correspond à une grande dislocation tectonique; vers l’ouest, la pente s’abaisse progressivement; l’action glaciaire s’est exercée sur les sommets et il reste encore de petits glaciers dans le nord, tandis qu’ailleurs des lacs occupent d’anciennes dépressions dues à l’érosion. Au nord de la sierra Nevada, une zone de hauteurs anarchiques, marquées de cônes volcaniques, tel le Lassen Peak, le seul volcan des États-Unis entré en éruption récente (1914-1915), à l’altitude moyenne assez basse.Cette zone marque le début de la chaîne des Cascades, qui est coupée dans sa partie centrale par la vallée de la Columbia, tranchant d’épaisses couches de laves. Mais elle reprend de l’ampleur au nord, grâce à un batholithe granitique (Idaho) sur lequel s’appuient des couches sédimentaires plissées, et atteint de 2 000 à 3 000 m, avant de s’abaisser à nouveau vers le nord; elle a subi une violente érosion glaciaire (cirques, auges, certains petits glaciers résiduels); quelques sommets se détachent, ce sont des volcans ou des sommets granitiques comme le mont Rainier (4 392 m).À l’ouest de ce bourrelet montagneux, on peut suivre une série de dépressions plus ou moins marquées: en Californie, la Grande Vallée californienne, zone de subsidence tectonique remplie de sédiments empilés au Tertiaire et au Quaternaire, qui a 600 km de long sur 80 km de large; dans le Centre, les dépôts quaternaires atteignent 900 m d’épaisseur. Au nord, la dépression s’ennoie dans le Puget Sound, chenal plus ou moins envahi dans sa partie méridionale par des dépôts morainiques.Au-delà vers l’ouest, les chaînes côtières se prolongent jusqu’à l’île de Vancouver et sont constituées par plusieurs chaînons parallèles; formées de roches récentes, traversées d’appareils volcaniques et de quelques noyaux granitiques, elles sont peu élevées et culminent à 2 500 m. Cette région connaît encore une activité sismique, notamment le long du grand décrochement que constitue la faille de San Andreas. La plaine côtière est très étroite, généralement de 2 à 3 km, avec quelques élargissements locaux. Des caps et des baies l’accidentent, dont la plus célèbre est la rade de San Francisco.Le climatOutre les variations dans la succession des bandes de relief, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest offrent des climats assez dissemblables en raison des différences importantes dans la latitude. Pourtant, un trait commun existe: c’est la faible étendue vers l’est de l’influence océanique, bien que cette zone soit située sur le trajet des grands vents venus de l’ouest, qui caractérisent la circulation atmosphérique à ces latitudes; mais la disposition du relief donne naissance à une véritable barrière qui protège les zones intérieures. Toutefois, le Nord-Ouest s’oppose au Sud-Ouest intérieur, non seulement par sa fraîcheur, mais par une aridité beaucoup moins prononcée et beaucoup moins étendue. Dans le Nord-Ouest intérieur, on peut dire que l’influence du Pacifique est à peu près arrêtée par la chaîne des Cascades pour ce qui est des températures, tandis qu’elle se fait sentir jusqu’à la chaîne de Bitterroot, à l’ouest des montagnes Rocheuses, dans le domaine des précipitations; les zones basses et abritées sont plus sèches, tandis que toutes les crêtes marquent une nette recrudescence de l’humidité. La partie septentrionale de la chaîne des Cascades reçoit les plus fortes précipitations de toute l’Amérique du Nord (3 m par an).Le climat du Nord-Ouest côtier est humide et fortement océanique. En hiver se succèdent de nombreuses dépressions océaniques; le temps est frais mais non froid. En été, les températures sont plus élevées à l’intérieur L’amplitude annuelle est donc d’autant plus forte que l’on s’éloigne des rivages; elle n’est que de 8 0C dans l’Oregon, au sud de Toledo. Les précipitations tombent surtout de novembre à avril: elles atteignent 1,50 m sur la côte et augmentent à mesure qu’on s’élève. Inversement, la dépression intramontagneuse est moins arrosée (60 cm) et un peu plus froide en hiver; des champs de neige et de petits glaciers apparaissent sur les monts Olympic vers 2 600 m d’altitude. Un tel climat favorise la forêt, la prairie, les vergers de pommiers et, grâce à l’abondance des eaux, la production hydroélectrique.Au sud-ouest, plus on va vers le sud, plus les températures augmentent et plus l’amplitude thermique croît de la côte vers l’intérieur. Le long du rivage, le courant froid de Californie qui s’écoule en direction du sud-est rafraîchit la température de la zone littorale, principalement au printemps et au début de l’été. Quant aux précipitations, elles diminuent également du nord-ouest au sud-est et de la côte vers l’intérieur. La régularité du temps est réputée: les étés surtout sont très lumineux de juin à septembre et, dans les vallées intérieures au ciel très pur, on atteint les températures les plus élevées des États-Unis. En hiver, au contraire, la circulation d’air océanique détermine un temps plus instable et des précipitations maximales, surtout en décembre, février et mars. En Californie septentrionale, la région côtière reçoit 1,20 m de pluies annuelles et l’amplitude thermique est faible (environ 10 0C), essentiellement en raison de la fraîcheur de l’été. San Francisco a des caractéristiques climatiques analogues (moyenne de juillet: 15 0C; précipitations: 60 cm); inversement, dans le Sud, on enregistre une diminution des précipitations, concentrées de novembre à avril (39 cm à Los Angeles), et surtout une élévation des températures, particulièrement en été, qui est à la fois chaud et sec, ce qui donne dans l’intérieur un climat désertique qui peut s’avancer jusqu’à San Diego, au voisinage même de la côte. La stabilité de l’air favorise la création de ce brouillard de poussières, le smog (mot forgé avec smoke et fog ), qui dénature la beauté du climat naturel sur les grandes villes et notamment à Los Angeles, tandis que la relative rareté de l’eau rend difficiles les conditions d’approvisionnement pour des industries et des populations en croissance constante. Pourtant, la sierra Nevada forme un remarquable réservoir, abondamment exploité et dont les ressources sont même âprement disputées entre les grandes métropoles de la côte californienne occidentale. Témoignage des contrastes violents des conditions naturelles de l’Ouest, c’est dans l’arrière-pays de cette Californie si réputée que se trouve la zone la plus inhospitalière des États-Unis, la Death Valley.La vitalité du Nord-OuestLe pays le plus océanique des États-Unis a fondé une grande partie de sa prospérité sur l’exploitation de ce qu’on a nommé les trois F, lettre initiale des mots qui désignent en anglais la sylviculture (forestry ), la pêche (fishery ) et l’agriculture (farming ). En effet, sous ce climat frais et humide se développe la plus magnifique forêt des États-Unis, qui couvre plus de la moitié de la surface des États de Washington et d’Oregon et qui se reproduit naturellement après avoir été exploitée. L’exploitation est rationnelle dans le cadre d’une «Forest Area Selection». Les bois flottés, puis triés, sont utilisés pour la construction, la fabrication de pâtes à papier, de papiers, de contreplaqués... En ce qui concerne la pêche, c’est le saumon qui a donné au Nord-Ouest une réputation internationale, mais il faut aussi mentionner le flétan ou le hareng. L’État de Washington est au premier rang aux États-Unis pour la fourniture du saumon et du flétan qui alimentent de nombreuses conserveries; mais l’exploitation est supérieure aux possibilités naturelles. Quant aux fermes, elles sont implantées le long de la plaine côtière et dans la dépression intérieure. La croissance démographique et le développement des transports ont permis une spéculation d’un bon rapport. De petite taille (20 ha), généralement exploitées par le propriétaire, les fermes sont spécialisées (lait, volaille, blé, cultures maraîchères, vergers de pommiers, de cerisiers, de pêchers, pommes de terre, etc.). La région la plus réputée est la vallée de la Willamette. 31 p. 100 du revenu agricole de l’État de Washington et 33 p. 100 de celui de l’Oregon proviennent de l’élevage. Les revenus procurés par le blé arrivent en tête du revenu agricole dans les deux États.D’autres richesses ont fait leur apparition avec les progrès de l’industrie et la croissance des agglomérations urbaines. De 1880 à 1914, la région s’éveille avec l’arrivée des premiers chemins de fer (1883), la «ruée vers l’or» du Yukon (1897) et le développement des premières fermes. La période s’étendant de 1914 à 1941 est une phase d’équipement, grâce à l’impulsion donnée à la production industrielle par la Première Guerre mondiale (construction de bateaux, implantation de la première usine d’aviation à Seattle en 1916 par W. Boeing); le développement des installations hydroélectriques, qui débute à ce moment, sera à l’origine de la phase d’expansion que connaîtra la région après 1941. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Nord-Ouest a participé à l’extension de la puissance américaine à la côte du Pacifique. Cette région, avec le bassin de la Columbia, dispose du plus fort potentiel hydroélectrique des États-Unis; la puissance installée y est considérable (16,5 millions de kW) grâce à toute une série de grands barrages et de centrales (25 en service, dont les deux plus puissantes sont celles de Grand Coulee et de Bonneville) et grâce à une politique d’investissements active à la fois publique et privée. Cela a permis le développement de l’irrigation, l’augmentation et la diversification des moyens de transports, la régularisation des cours fluviaux et la prospérité industrielle. Le nombre des ouvriers, qui avait augmenté de 120 p. 100 entre 1939 et la fin des années soixante, dépasse les 485 000 en 1982. Les industries du bois, du papier et du meuble subsistent, mais elles n’employaient plus que 38 p. 100 de la population active en 1970, alors que la métallurgie, la construction mécanique, la construction de matériel de transport, qui ne représentaient que 10 p. 100 de l’emploi en 1939, atteignaient près d’un tiers à la même période. Si les industries du bois se classent cependant toujours en tête (planches, meubles, contreplaqués, papiers, etc.), notamment dans l’Oregon, les industries du matériel d’équipement pour les transports arrivent au deuxième rang, et même au premier dans l’État de Washington. Ces dernières comprennent traditionnellement les constructions navales, mais les constructions aéronautiques gagnent de plus en plus en importance. Seattle se classe au troisième rang des États-Unis pour l’emploi dans les industries aérospatiales (plus de 100 000 emplois) et on peut parler d’une «monoindustrie Boeing». Les établissements sont dispersés tout autour de la ville et dans l’ouest de l’État de Washington, entraînant une floraison de sous-traitances. La métallurgie, l’industrie de l’aluminium (pour laquelle la région est au premier rang et qui fournit un tiers de la production nationale, principalement à Mead et à Tacoma dans l’État de Washington; l’alumine est importée d’Australie), les industries alimentaires viennent ensuite. Ces activités sont concentrées autour des villes de Tacoma, qui compte, en 1980, 350 000 habitants (soit dix fois plus qu’en 1890), Portland, dont l’agglomération a plus d’un million d’habitants et qui est à la fois un centre commercial, un port actif et une grande ville industrielle, dotée d’un important complexe pétrolier, et surtout Seattle, la capitale du Nord-Ouest et la ville qui a le plus de relations avec l’Alaska et le Japon. Créée en 1851, Seattle avec son agglomération dépasse en 1980 les 1 900 000 habitants, et les activités portuaires et industrielles s’étendent sur près de 100 km le long des rives orientales du Puget Sound. Les liaisons nord-sud sont bonnes entre les trois villes, notamment grâce à l’autoroute qui joint le Canada à la Californie, tandis que les liaisons transcontinentales assurent les communications vers la zone des Grands Lacs et le Nord-Est industriel.L’éclatant essor de la CalifornieL’État de Californie, grand comme les trois quarts de la France, jouit d’une réputation méritée et son dynamisme le classe en tête du développement des États-Unis parmi les États en croissance de la «Sunshine Belt». En 1850, lors de son admission comme trente et unième État de l’Union, la Californie ne comptait que 92 600 habitants; en 1970, battant tous les records d’accroissement en progressant de 25,3 p. 100 par rapport à 1960, elle en renfermait 19 953 134! Pendant la décennie 1970-1980, l’accroissement a encore été de 18,5 p. 100 et de 20 p. 100 pendant la décennie suivante, grâce à une immigration soutenue en provenance de la plupart des autres États, alors que certains États du Nord-Est enregistraient une chute nette de leur population. Après un essor régulier jusque vers la fin du XIXe siècle, on peut parler d’un véritable déferlement contemporain des deux grandes guerres mondiales, la dernière surtout ayant mis le Pacifique au premier plan des préoccupations des États-Unis. Depuis 1965, le total des habitants de la Californie dépasse celui des habitants de l’État de New York, et Los Angeles, en se classant au deuxième rang des grandes métropoles, a détrôné Chicago.En 1990, la Californie compte 29 760 000 habitants. Quelles sont les raisons de ce prodigieux développement? On a vu que les conditions naturelles sont fort contrastées et loin d’être toujours uniformément favorables. Mais toutes les virtualités les plus profitables ont été exploitées. Dans l’agriculture, de gigantesques programmes d’irrigation ont permis à la superficie des terres irriguées d’atteindre 90 p. 100 des terres labourées. Au début des années 1980, le California Aqueduct a ouvert à la culture irriguée des centaines de milliers d’hectares dans l’ouest de la vallée de San Joaquin. Grâce à l’irrigation, la Californie se place en tête des États-Unis pour les revenus tirés de l’agriculture (13,539 millions de dollars en 1984, soit 10 p. 100 de l’ensemble du revenu agricole américain). Les exploitations sont très grandes (moyenne: 160 ha); elles sont aux mains de véritables hommes d’affaires, tournés vers la mécanisation et la spéculation à outrance, et la main-d’œuvre est formée d’ouvriers agricoles, dont le nombre décroît et qui sont soit des permanents, soit des saisonniers, venus pour un certain nombre du Mexique, d’Extrême-Orient, des États agricoles du Centre et de la population noire du Sud-Est. Dans la Grande Vallée, les vergers produisent à peu près toutes les espèces de fruits ; les cultures de légumes y sont remarquables, tandis que sur les collines les fermes d’élevage et les pâturages se succèdent. Cet État fournit la moitié des fruits frais des États-Unis et la totalité des raisins: il alimente à la fois la consommation locale, les conserveries, les fabriques de jus de fruits, l’exportation vers les marchés de l’Est et vers l’étranger. La Californie produit également la moitié des légumes des États-Unis. On y cultive aussi du coton (28 p. 100 de la production nationale et des rendements deux à trois fois supérieurs à ceux des États du Sud-Est: la Californie vient, dès les années 1980, au second rang après le Texas), du riz (deuxième rang après l’Arkansas), des haricots, du blé, de la betterave à sucre, du vin. 31 p. 100 du revenu agricole provient de l’élevage (près de 5 millions de bovins et 1 million 200 000 ovins). Le troupeau est constitué par de nombreuses vaches laitières et la Californie est le deuxième État producteur de lait. Les revenus procurés par le cheptel se classent en tête du revenu agricole, suivis par ceux tirés du coton et des raisins.Mais rien n’équivaut à la valeur de l’industrie, qui représente les neuf dixièmes de celle de l’État de New York, en raison notamment du décuplement du nombre des ouvriers entre 1939 et la fin des années soixante. L’emploi dans l’industrie (mais également dans les services) a augmenté tandis qu’il reculait dans le Nord-Est et le Centre-Ouest. En 1982, les ouvriers sont au nombre de 1 951 000. Cet essor est en partie dû à la richesse en sources d’énergie, dont 97 p. 100 sont fournis par le gaz et le pétrole. La Californie fut la première région pétrolière de 1908 à 1914, mais elle n’était plus qu’au quatrième rang en 1982 avec 54,5 millions de tonnes, soit 11,3 p. 100 de la production des États-Unis. Elle dispose de réserves importantes (250 Mt prouvées, soit 12 p. 100 des réserves nationales) sous le plateau sous-marin continental. Une grande partie du gaz naturel (213 milliards de mètres cubes produits par an, 6 p. 100 des réserves) est utilisée pour la production de l’électricité, qui est également fournie par les grands barrages de la sierra Nevada et du rio Colorado. Mais la Californie consomme désormais plus de gaz qu’elle n’en produit. La Californie produit encore un peu d’or, du mercure (70 p. 100 de la production nationale), quelques minerais métalliques (tungstène) et des calcaires à ciment. Par le nombre des entreprises ainsi que des emplois, la Californie est le deuxième État des États-Unis pour les industries de transformation, qui jouent le rôle principal: fabrication de matériel de transport (elle emploie à elle seule un tiers des ouvriers), construction de machines et d’équipements électriques, industries alimentaires, produits métallurgiques, pétrochimie, imprimerie, édition. Si l’on considère uniquement les industries de pointe, qui sont les plus dynamiques parmi les industries américaines, on remarque que la Californie accueille près de deux fois et demi plus d’industries à haute technologie que la moyenne nationale et dispose d’une proportion d’emplois de haute technologie bien supérieure à la moyenne (29,4 p. 100 contre 12,7). La Californie est la première région des États-Unis pour les industries aérospatiales. Près de 300 000 personnes y sont employées, qui travaillent surtout autour de Los Angeles et de San Diego. Les deux régions bénéficient également du tiers des contrats de la N.A.S.A. L’industrie automobile est bien développée dans les agglomérations de San Francisco et de Los Angeles; le taux de motorisation de la Californie est le plus élevé des États-Unis. Les industries électroniques emploient plus de 300 000 personnes. L’ensemble le plus prestigieux est la Silicon Valley, dans la banlieue sud de San Francisco, en liaison avec l’université Stanford, qui a pris son essor au début des années cinquante. La sidérurgie californienne (5 millions de tonnes) est en pleine expansion. Les industries alimentaires jouissent d’une abondante matière première fournie par les cultures locales. Enfin, il ne faut pas oublier l’industrie du cinéma qui, bien qu’en crise, a largement contribué, par la célébrité de Hollywood, à la réputation californienne à travers le monde.Ce développement s’appuie sur de puissantes agglomérations, puisque 91 p. 100 des Californiens sont des urbains. San Diego, à l’extrême sud, est une ville où l’influence espagnole est encore très marquée. San Francisco, qui a la même origine, forme une agglomération qui dépasse 3,2 millions d’âmes et s’étend autour de la baie ouverte sur l’océan par le Golden Gate. Le port, avec plus d’une quarantaine de millions de tonnes de trafic annuel, assure environ le tiers du commerce de la côte pacifique. Les grandes industries se développent, favorisées par une population extrêmement mêlée. Mais c’est Los Angeles (7,5 millions d’habitants avec son agglomération) qui représente actuellement la plus importante concentration urbaine de la région pacifique.
Encyclopédie Universelle. 2012.